Spitzberg 2007 "à la rencontre des morses".
Un café magiquepour la star J.P.
Le lendemain matin, nous montons à bord du zodiak pour 30 minutes à vive allure. Il fait froid, humide et il y a du vent. Je suis devant avec le pilote et je me tiens à une barre métallique sans gant! Je ne sens plus ma main tellement elle est gelée. Sur la banquette arrière, plus exposée au vent glacial, mes trois compagnons d'expédition sont frigorifiés, malgré les combinaisons sèches.
Arrivés dans une crique abritée, nous déchargeons le zodiak. C'est alors que notre pilote sort un thermos de café chaud. Un café, c'est si commun, si banal en France. Celui-là, on s'en souviendra à jamais tellement il était bon, tellement il aura réchauffé le coeur et le corps. Nous discutons autour de ce café. Ce Norvégien était venu au Spitzberg pour travailler un an tout au plus. C'était il y a 40 ans. On est admiratif! Il doit tout connaître de l'archipel.
Il nous demande si c'est notre première expédition au Spitzberg. Jean-Philippe explique que c'est sa troisième. Le monsieur avoue se souvenir de lui. Comment est-ce possible? Il avait du nous voir en 1997, revenir avec notre père d'une expédition à pieds, ce qui est plausible car Longyearbeen était encore minuscule à cette époque, il n'y avait qu'une grande route. Dix ans après, il se souvient encore de Jean-Philippe. C'est un honneur!!! Il faut dire qu'on est revenu dans un tel état (expédition difficile) que ça ne m'étonne pas que mon frère ai marqué la mémoire de l'autochtone. Jean-Philippe, c'est la star du Spitzberg.
Nous quittons la crique pour nous rapprocher de 5 kms du glacier et nous montons le camp. Encore une petite journée au niveau des efforts, je ne dormirai que 2h30 malgré la nuit blanche précédente. Sans "nuit" noire et sans fatigue, l'organisme ne réclame pas de repos.
Nous ferons fondre des morceaux de glace pour avoir de l'eau comme on peut le voir sur la photo. Curieux destin pour ce gros glaçon, né en altitude sur le glacier il y a des siècles. De l'eau pure, figée à une époque où le mot pollution n'existait pas.