Spitzberg 2007 "à la rencontre des morses".

Ici, l'Espace n'existe plus...
Les déserts froids avec leur végétation à ras le sol sont sans limite. On n'a aucun repère de dimension comme des maisons ou des arbres. Or dans ce monde minéral, les glaciers, les falaises, les îles ou les montagnes peuvent être aussi bien petits que gigantesques. En conséquence, les distances sont difficiles à évaluer faute de repère. De plus, la lumière à ces latitudes est tellement cristalline, qu'elle est unique. On peut voir sans problème à 100 kilomètres du fait de cette pureté arctique. On imagine être à tel endroit dans une heure et on y est dans deux jours! C'est inimaginable, un tel espace sans route, sans le moindre chemin. On est libre d'aller où l'on veut, dans la direction de la nature, sans contraintes artificielles, sans repère de distance. C'est le contraire d'une ville, d'une prison.

Et ce soir-là, devant ce spectacle lumineux, face à ces montagnes posées sur l'eau, j'ai même cru un instant que les étoiles ne brilleraient plus.