SPITZBERG 2001 "vers le 80ème parallèle".

Nous remontons une rivière. Le halage se fait alors avec deux cordes (une seulement sur la mer).
Lorsqu'il n'y a plus assez d'eau, nous devons effectuer un portage extrêmement difficile. Trois allers, deux retours, beaucoup de poids, une côte raide jusqu'à un col que nous passons en longeant un glacier de montagne. Il nous faudra deux jours pour le franchir et nous y laissons beaucoup de forces. Nous campons sur l'autre versant à proximité d'un torrent glaciaire. Le lendemain, catastrophe, il manque un des kayaks. Dans cette zone de montagne aucune chance de voir un ours en altitude, donc nous ne montons pas de garde. Pendant notre sommeil, il a fait très beau. Le soleil a fait fondre le glacier. Le torrent est rapidement devenu énorme. Il a décapé la berge haute pourtant d'au moins un mètre. Le kayak était resté sur la rive à un mètre de l'eau. L'érosion aura emmené la terre et le kayak avec. Impressionnant, la puissance de la nature. Nous aurions du prévoir ce risque. Nous voilà avec un seul kayak, l'expédition est terminée!!!
Nous descendons la rivière à la recherche du kayak mais sans y croire. Miracle, on le retrouve 300 mètres plus bas. Les cordes de halage nous sauvent, elles se sont emmêlées dans des pierres et ont bloqué le canoë sur le bord. Sacrée Nature, encore capricieuse.

La descente jusqu'à la mer nous prend également deux jours. Nous faisons une dépose de nourriture pour nous alléger. Elle est enterrée et sera récupérée au retour. Nous parvenons alors à effectuer le portage en une fois pour gagner du temps mais que c'est lourd (plus de 45kgs chacun). La fatigue se fait sentir, nous n'avons fait que 35 kms sur la carte en 4 "jours" (plus en réalité car nos journées durent plus de 24h).