Alaska 2010 "au delà des rêves..."
Le maître des lieux: un aigle gigantesque.
Le Pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) est une espèce de rapace qui vit en Amérique du Nord. Malgré son nom anglais de Bald Eagle (« aigle chauve ») ou sa dénomination populaire d'« aigle à tête blanche », il ne s'agit pas d'un aigle mais d'un pygargue : il s'en distingue par son régime alimentaire, essentiellement composé de poissons, mais aussi par son bec massif et par le fait que ses pattes ne sont pas recouvertes de plumes jusqu'aux serres, l'un des caractères propres aux vrais aigles. Alors que l'aigle vit dans les massifs forestiers et les montagnes, le pygargue préfère les lacs, les rivières et les zones côtières, où il peut trouver sa nourriture. À ce titre, il est parfois nommé « aigle de mer ». Subdivisé en deux sous-espèces, il se rencontre de l'Alaska au nord du Mexique. Choisie comme emblème national par les États-Unis, l'espèce a été un temps menacée dans ce pays au XXe siècle, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui.
Le pygargue à tête blanche est un oiseau de grande taille : son corps mesure entre 71 et 96 centimètres pour un poids de 3 à 6,3 kilogrammes. Souvent appelé à tort "aigle royal", l'espèce présente un dimorphisme sexuel car les femelles sont 25 % plus grandes que les mâles. Aussi l'envergure maximale de l'oiseau varie de 168 centimètres pour le mâle à 244 pour la femelle. De même, cette dernière pèse environ 5,8 kilogrammes et le mâle 4,1.
La taille varie également en fonction des régions : les plus petits spécimens vivent en Floride, au sud-est des États-Unis, où l'adulte mâle dépasse rarement les 2,3 kilogrammes pour une envergure de 1,8 mètres. Les pygargues à tête blanche les plus imposants se trouvent en Alaska, où les plus grands pèsent plus de 7,5 kilogrammes pour une envergure de plus de 2,4 mètres.
Le régime alimentaire du pygargue à tête blanche est varié et opportuniste, même s'il mange principalement du poisson. Sur le littoral nord-ouest du Pacifique, les truites et les saumons composent l'essentiel de son alimentation. Localement, son régime peut toutefois s'écarter substantiellement du schéma général.
En vol, le pygargue à tête blanche utilise les courants ascendants pour se déplacer. Il peut atteindre facilement les vitesses de 56 kilomètres par heure en vol plané à 70 en vol battu. Il peut voler à environ 50 kilomètres par heure pour attraper un poisson. Dans les régions septentrionales, l'oiseau migre vers les côtes ou vers le Sud au début de l'hiver, lorsque les lacs et les cours d'eau commencent à geler. Il choisit ses routes de migration en fonction des courants, des ascendances et des ressources en nourriture. Il se déplace alors pendant le jour pour profiter des courants produits par la chaleur du soleil.
Le pygargue à tête blanche émet un cri strident ponctué de sortes de grognements. Mais il ne produit pas le cri que l'on peut entendre dans les films, qui utilisent généralement celui de la Buse à queue rousse, pour renforcer l'effet dramatique.
Le pygargue à tête blanche vit généralement près des côtes maritimes, des cours d'eau, des lacs riches en poissons. Des études ont montré qu'il préfère les étendues d'eau d'une circonférence supérieure à 10 kilomètres.
Ce rapace a besoin de grands arbres (conifères ou feuillus) pour se percher et faire son nid. Il choisit des forêts dont la canopée couvre de 20 à 60 % et se trouvant près d'un point d'eau.
Le pygargue à tête blanche est sensible aux activités humaines et recherche les zones les plus sauvages. Selon les spécialistes, il vit à plus de 1,2 kilomètres des secteurs faiblement peuplés par l'Homme et à plus de 1,8 kilomètres des secteurs urbanisés ou moyennement occupés.
L'aire de répartition naturelle du pygargue à tête blanche couvre la plus grande partie de l'Amérique du Nord, du Mexique au sud, au Canada et à l'Alaska au nord, en passant par les États-Unis. C'est la seule espèce de pygargue présente sur le continent nord-américain. L'oiseau peut vivre dans des milieux naturels très divers, des bayous de Louisiane au désert de Sonora, jusqu'aux forêts du Québec et de la Nouvelle-Angleterre. Ceux qui occupent le nord du continent américain migrent, alors que les autres restent toute l'année sur leur territoire de chasse.
Le pygargue à tête blanche était un oiseau sacré dans plusieurs cultures des Nord-Amérindiens qui utilisaient ses plumes pour les coiffes et les costumes religieux. Les aigles en général étaient considérés comme des messagers spirituels entre les dieux et les êtres humains. Au cours des pow wows, plusieurs danseurs portaient les serres des oiseaux comme marque de prestige. Les plumes étaient employées dans les cérémonies sacrées, dans l'ornementation des vêtements d'apparât. Les Lakotas par exemple donnaient des plumes comme symbole honorifique aux personnes ayant réalisé un exploit. Aujourd'hui, elles peuvent être données à l'issue d'une cérémonie de remise de diplôme universitaire.
Pour les Pawnees, ces oiseaux étaient des symboles de fertilité parce que leurs nids sont aménagés en hauteur et parce qu'ils protègent farouchement leurs petits. Les Kwakwaka'wakw éparpillaient des plumes pour accueillir des invités de marque. Chez les tribus des Grandes Plaines, pendant la danse du Soleil, on émettait des sifflements en soufflant dans un os d'aigle. Aux États-Unis, la loi précise que seuls les membres d'une tribu amérindienne reconnue par le gouvernement fédéral peuvent obtenir des plumes de pygargue à tête blanche ou d'aigle royal pour des usages spirituels et religieux.
En ce qui concerne les plumes, il est facile d'en trouver. Nous en découvrirons une vingtaine pendant notre expédition..
Le pygargue à tête blanche est l'oiseau national des États-Unis. Il est l'un des symboles les plus connus du pays et apparaît sur la plupart des sceaux officiels, y compris sur celui du Président américain (image). Il a été choisi le 20 juin 1782 par le Congrès continental : il est représenté tenant des flèches et une branche d'olivier entre ses serres.
Nous observons aussi très souvent des colibris mais on ne peut les photographier tellement ils volent rapidement. Le colibri est le champion du monde de la migration, en partant du Mexique, il rejoint l'Alaska!